Le monde a été marqué par des catastrophes aussi bien naturelles qu’anthropiques. Celles-ci ont amené la communauté internationale à faire de la prévention des catastrophes, une préoccupation majeure.

Dans de nombreux pays, on voit alors émerger des dispositions qui tendent à maîtriser l’incertitude, à anticiper sur le futur, à élaborer et à mettre en œuvre des politiques pour affronter l’aléa en amont et protéger les personnes et les biens pendant les situations de catastrophe. C’est l’essence de la protection civile que le protocole additionnel n°1 de la convention de Genève de 1949 définit en son article 61 comme étant : « l’accomplissement de toutes les tâches humanitaires destinées à protéger la population civile contre les dangers, des hostilités ou des catastrophes et à l’aider à surmonter leurs effets immédiats ainsi qu’à assurer les conditions nécessaires à sa survie ».

Selon les Nations Unies à travers la résolution A71-644 de 2017, la Réduction des Risques de Catastrophe (RRC) vise à empêcher l’apparition de nouveaux risques, à réduire ceux qui existent déjà et à gérer les risques résiduels pour renforcer la résilience et partant, contribuer à la réalisation du développement durable.

Le Gouvernement du Bénin dans sa démarche d’assurer sa responsabilité première qui est de protéger les personnes et les biens, s’est engagé, au lendemain des accidents ferroviaires de Houègbo et de Cousi des années 1977 et 1978, à améliorer le cadre institutionnel par la prise en charge des sinistrés. Ainsi, il a été créé sous la tutelle du Ministère chargé de la Sécurité, un comité national de protection civile en 1985 en remplacement du service des calamités de 1953 qui relevait du Ministère de la Défense.

En 1991, la Direction de la Prévention et de la Protection Civile a été créée sous la tutelle Ministère chargé de la Sécurité et elle devait aussi assurer la protection des réfugiés par décret n°91-269 du 3 décembre 1991 portant attribution, organisation et fonctionnement du Ministère de l’Intérieur, de la Sécurité et de l’Administration Territoriale.

A la suite des inondations catastrophiques de 2010, des réformes structurelles plus hardies ont été également effectuées. Ces réformes visaient à faire de la protection civile, un levier de développement. Cette volonté de l’État s’est d’abord affichée par la transformation du comité national de protection civile en Plateforme Nationale de Réduction des Risques de Catastrophe créée par décret n°2011-834 du 30 décembre 2011.

De même, en 2012, à travers le décret n° 2012-426 du 06 novembre 2012, la Direction de la Prévention et de la Protection Civile fut transformée en Agence Nationale de Protection Civile (ANPC).

Le Besoin de renforcement et de rationalisation du dispositif national de gestion des risques et catastrophes a amené le Gouvernement a créé, par décret n°2024-1020 du 17 juillet 2024, l’Agence Béninoise de Protection Civile avec détachement du Groupement national des Sapeurs-pompiers auprès d’elle.

L’Agence Béninoise de Protection Civile à pour mission de contribuer à la conception et à la mise en œuvre de la politique, des stratégies gouvernementales en matière de protection civile et de Réduction des Risques de Catastrophe. Elle assure le secrétariat permanent de la plate-forme nationale de réduction des risques de catastrophe et d’adaptation aux changements climatiques. A ce titre, elle assure le leadership de la prévention, de la préparation, des réponses aux crises et catastrophes ainsi que la coordination du système de prévention et de gestion des catastrophes.

Elle est chargée de :

  • identifier, prévenir et gérer tout risque de catastrophes puis organiser les secours en cas d’urgence et de sinistres
  • assurer la protection des réfugiés et des apatrides
  • assurer la formation / renforcement de capacités du personnel permanent, des différents acteurs et des collaborateurs volontaires de l’agence aux métiers de la protection civile
  • donner un avis motivé dans le domaine de la sécurité incendie sur les dossiers de construction, en vue de la délivrance du permis de construire puis suivre la mise en œuvre des mesures de prévention dans les établissements publics, industriels et commerciaux.
  • assister la plate-forme nationale de Réduction des Risques de Catastrophe et d’adaptation aux changements climatiques dans la mise en œuvre des mesures de prévention et de gestion des catastrophes.